Fugit Amor

  • Fugit Amor
    Conception : vers 1887
    H. 52 ; L. 16,5 ; P. 21,2 cm
    Plâtre
    S.02270
  • Fugit Amor
    Conception : vers 1885
    H. 51 ; L. 72 ; P. 38 cm
    Marbre
    S.01154
  • Fugit Amor
    Conception : vers 1885
    H. 51 ; L. 72 ; P. 38 cm
    Marbre
    S.01154
  • L'Enfant prodigue, petit modèle
    Conception : vers 1886 ? | Réalisation : 1928
    H. 56 ; L. 29 ; P. 29 cm
    Bronze, fonte au sable Alexis Rudier
    S.06693
  • Fugit Amor
    Conception : avant 1887 | Réalisation : avant 1952
    H. 38,8 ; L. 43,5 ; P. 33,8
    Bronze, fonte au sable Alexis Rudier
    S.06734
  • Fugit Amor
    Conception : avant 1887 | Réalisation : avant 1952
    H. 38,8 ; L. 43,5 ; P. 33,8
    Bronze, fonte au sable Alexis Rudier
    S.06734
  • Fugit Amor et l'Eveil
    Conception : avant 1887 | Réalisation : vers 1917
    H. 54,5 ; L. 44 ; P. 29,7 cm
    Plâtre
    S.00063
  • Fugit Amor et l'Eveil
    Conception : avant 1887 | Réalisation : vers 1917
    H. 54,5 ; L. 44 ; P. 29,7 cm
    Plâtre
    S.00063

Fugit Amor fait partie des nombreuses compositions créées par Rodin en relation avec le « cercle des luxurieux », le deuxième cercle des Enfers, celui où sont punis les damnés qui ont cédé aux tentations charnelles. Dante les décrits, au chant V de L’Enfer, ballotés par des vents qui tourmentent les amants et jamais ne leur laissent de repos. Le groupe est présent en deux versions dans le vantail droit de la Porte. Rodin a pris soin de placer le groupe dans deux positions différentes : dans un cas, jaillissant du fond, un peu au-dessus du spectateur, presque à l’horizontale, et dans l’autre semblant au contraire, s’enfoncer dans l’arrière-plan.


En dehors du contexte infernal, cette œuvre a séduit de nombreux commentateurs, dans une perspective symboliste. Octave Mirbeau évoque ainsi « ce petit bronze, plus douloureux que n’importe lequel des vers de Baudelaire », et compare la figure féminine à « une flèche qui déchire l’air, la face cruelle, inexorable […]. Elle est belle de cette inétreignable beauté qu’ont les chimères que nous poursuivons et les rêves que nous n’atteindrons jamais ». Paul Bourget y voyait quant à lui « tout le symbole [...] des luttes terribles dont s’accompagnent les fins d’amour ».


Ce groupe a connu un tel succès que Rodin en a produit plusieurs exemplaires en bronze, montés sur des bases variées, et en marbre, jouant du rapport entre les figures et le bloc. L’Enfant prodigue, enfin, n’est autre que le personnage masculin isolé et dressé sur un tertre, dans un déséquilibre qui contribue à son expression dramatique.